EN SOUVENIR DE NOS HEROS
Louisa Kaouane a présidé cette cérémonie aux côtés du conseiller départemental Max Guipaud, des représentants des anciens combattants, des porte-drapeaux et du major rossignol qui représentait la gendarmerie de Graulhet. Elle a prononcé le discours avant le dépôt de gerbe. En ouverture, Jean-Louis Naudy, fils du Colonel André Naudy qui a pris part à la bataille, a fait état du récit des événements des souvenirs du groupe de résistants Lulu. Louisa Kaouane confiait avec émotion : « Je suis aujourd’hui heureuse de présider cette cérémonie et de remplacer monsieur le maire. C’est pour moi un bel honneur.Cette cérémonie du 18 août, elle nous appartient, elle est l’histoire de Graulhet, un bel hommage à sept de nos Graulhétois, une occasion de saluer leur bravoure et de prendre leur sacrifice en exemple.L’an passé, nous avions greffé à cette cérémonie un bel hommage à l’un de nos illustres Graulhétois, le colonel André Naudy. Une occasion de témoigner notre reconnaissance à un héros.Comme vous le savez notre équipe municipale a à cœur ce devoir de mémoire. Ne pas oublier et transmettre cette histoire à nos enfants pour que plus jamais l’horreur ne frappe notre pays. C’est d’ailleurs en ce sens qu’avec les écoles de Graulhet nous avons mis en place les parcours citoyens. L’un de ces parcours est justement dédié à la citoyenneté et au devoir de mémoire, pour que nos enfants n’oublient pas que leurs ancêtres se sont battus pour notre liberté… une liberté que l’on sait tous bien fragile. Et aujourd'hui, ici à GRAULHET, cette cérémonie nous est personnelle. Elle nous appartient, elle est une page de l'histoire de Graulhet. Car si les 19 mars, 8 mai et 11 novembre sont des cérémonies d'hommage nationales, nous donnant l'occasion de nous recueillir sur la tombe de ceux qui ont donné leur vie pour la France, celle du 18 août nous est spécifique. Il y a 75 ans, le 18 août 1944, des jeunes de Graulhet, Castres et Gaillac, par groupes organisés, étaient prêts à donner leur vie et étaient partis pour la bataille aux portes d'Albi. Cet ultime combat sonna le glas de la défaite de l'ennemi. Graulhet, Albi, le Tarn étaient enfin libres. Mais à quel prix ? Ces enfants du Tarn, n'ont pas hésité à sacrifier leur vie. Nombreux étaient des enfants de Graulhet. Et, je dois l’avouer, c'est la gorge serrée que j'énumère les noms de ces vies brisées : Raymond AUQUE, Robert BERBI, Lucien BRONNE, André BRUANT, Georges ESCANDE, Laurent FABRE et Pascal PINOL. Pour qu'aujourd'hui les parents de ces sept jeunes Graulhétois et ceux qui ont vécu ce drame puissent dire la tête haute : nous sommes fiers de ce qu'ils ont fait. Que ces quelques instants que nous passons ensemble nous permettent à notre façon d'honorer leur sacrifice, leur courage et d'en tirer des leçons pour l'avenir. Comme vous tous, aujourd'hui, j'ai tellement envie d'émettre ce vœu que plus jamais le sang de jeunes hommes, de jeunes femmes, le sang d'innocents, ne coule à cause de la folie et de la barbarie de certains. La paix, pour nos jeunes, c'était une évidence. Elle ne l’est plus, ni pour eux, ni pour nous. Tous meurtris par les évènements qui ont plongé la France dans la tragédie au fil de ces trois dernières années, nous sommes bien obligés de constater combien la paix est fragile, et comment la folie des hommes peut, à tout moment, nous faire basculer dans la désolation et le deuil. C’est la responsabilité de chaque génération de la défendre toujours et de transmettre à celle qui vient la conscience de sa fragilité". La Marseillaise et le chant des maquisards ont clôturé cette cérémonie remplie d'émotion pour tous.


